• Jadis confinée aux pâturages bucoliques, la vache investit aujourd'hui les rayons des supermarchés et s'affiche, cornes invitantes et tétines au vent, comme icône d'une culture pop en mal de sensations rurales. Et si l'amour du bovin dépassait soudain le commercialement correct et s'invitait, mine de rien, dans le secret des ménages pour y déchaîner horreurs  et fantasmes ?

    Après Guten Tag ich heisse Hans tout droit sorti des manuels d'allemand, le Théâtre Extrapol poursuit son exploration corrosive des mythes nationaux, par le biais cette fois-ci de la fable animalière pour adultes consentants. Vache Actuelle imagine, dans un mélange psychédélique de crème fraîche et de steak haché,  une machination urbaine déconseillée aux végétaliens.


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  • On n'écrit pas n'importe quand. Faire le choix de se mettre au bureau ne signifie pas créer du langage, faire des trouvailles formelles et produire de la belle matière à jeu. Ça résiste souvent. Il y a des jours où Pénélope rit sous sa cape. On défait ce qu'on vient d'inventer, on piétine, on écrase. Toutes les idées qui sortent semblent lourdes. Ce n'est pas très agréable. Je pense que ce n'est pas un problème de manque d'inspiration. Je vois ça dans le sens inverse. Ce sont des petits détails qui s'immiscent entre le geste d'écrire et l'invention qui empêchent cette « inspiration ». Un verre de trop la veille peut s'avérer un obstacle infranchissable pour l'écrivain. Ou alors des problèmes bêtes de la vie de tous les jours, un proprio véreux, des papelards à régler, le tas de lessive qui augmente... Voilà pourquoi je pars ! Voilà pourquoi je sillonne la Suisse en train. Je me libère et me perds. Je m'éloigne le plus possible de tous ces tracas et souffle au seul rythme que je m'impose. Mais parfois, hélas, même le Glacier d'Aletsch ne suffit pas ! Alors là, je ne comprends plus rien. J'angoisse un peu. Je reste coi.

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  • Romanshorn et Konstanz sont des noms qui résonnent vaguement chez le voyageur CFF romand, parce qu'ils désignent des terminus quelque part au-delà de Zurich. Naïvement, je débarque à Konstanz dont je ne connais rien, et, après une première phase d'étonnement vis-à-vis de certains signaux non traditionnels dans les gares suisses, je dois passer la douane. Konstanz est une bourgade superbement agréable, dont l'entier du Centre-ville est réservé aux vélos et aux piétons. J'ai envie d'y retourner plus longtemps.

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  • Le voyage d'aujourd'hui m'a offert plusieurs surprises. D'abord, parmi les éternels canards gratuits, je découvre une magnifique photo de Brigitte Bardot. Ça tombe bien, le texte que j'écris parle des vaches, de leur maltraitance, tout en faisant des liens parfois crus avec la manière qu'ont les humains de se maltraiter eux-mêmes. La photo est tout à fait dans le ton du futur spectacle, le slogan en moins !

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  • La première version du texte est terminée aujourd'hui. Je trouve ça drôle et noir. J'imagine déjà que d'aucuns risquent de le rejeter en bloc. Il y a des références à Marc Dutroux, et des passages méchants comme j'aime, bien que j'aie parfois de la peine à assumer complètement :


    « - Sur ebay, les cassettes qui se vendent le plus cher, c'est celles où des gens tuent leur proie sexuelle après en avoir abusé. Ils baisent, ils filment, ils butent, pis après ils rentrent dans leurs frais en diffusant les images de leurs fantasmes. Y en a même qui le font avec des enfants des Tiers Monde. Mais ça, j'aime pas, c'est trop hard.
    - T'es quand même allé regarder sur internet pour voir ce que c'était.
    - C'est comme avec l'exécution de Saddam Hussein ! Faut bien s'informer ! »


    Je légitime le fait de heurter certaines sensibilités au théâtre pour deux raisons. La première, c'est qu'à côté de certaines revues et même de la réalité, les propos de mes personnages demeurent très fleur bleue. La seconde, c'est qu'à chaque fois que quelqu'un est choqué devant un spectacle, ça prouve que c'est art aux artifices éminemment lourds permet d'appréhender la réalité qui nous passe au-dessus dans la vie de tous les jours. On peut donc y comprendre les êtres humains et le monde, mieux qu'ailleurs. J'en suis convaincu.


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