• votre commentaire


  • votre commentaire
  • Porrentruy - Samedan (Haute-Engadine) - Porrentruy 


    TOUR DE SUISSE
    – Un aller-retour aux Grisons prend autant de temps qu'un aller simple pour Rome. Mais les lignes de train empruntées, notamment la ligne Coire – St-Moritz, valent nettement le déplacement.

      ici, il devrait y avoir une photo du petit train, mais je sais pas comment ça marche.

    Un petit train rouge, pareil aux CJ, s'enfonce dans la montagne vers le quatrième pays. La Haute-Engadine, c'est encore la Suisse, mais ça s'éloigne de tout ce que j'en connais. Le Romanche est une langue qui m'est totalement étrangère. Et pourtant, j'ai presque l'impression de me sentir plus proche des habitants de Samedan que de ceux de l'axe du Moyen-Pays Genève – Zurich, par lequel traversent tous les flux. Peut-être parce que je reconnais, juste avant la très huppée St-Moritz, l'identité et le charme d'un coin de pays en retrait.

    Je trouve parfois de curieuses sources d'inspiration pour le Projet Vache dans mes périples.

     Et ici, une photo d'une maison avec des peintures de vaches!


    PROJET – Panne sèche d'ordinateur dès la deuxième heure de trajet. J'ai donc par la force des choses décidé de travailler à l'envers de mes habitudes, qui consistent à me laisser séduire par le travail ludique de la langue avant de savoir ce que je vais raconter. Des critiques ont d'ailleurs dit de mes textes qu'ils sont « superfétatoires », c'est-à-dire que j'en fais trop. Comme je suis coincé par mon portable, je suis contraint de réfléchir à la structure et au développement du récit – partie fastidieuse du travail d'écriture. Pas de trouvailles langagières donc, mais des lignes qui se clarifient sur le plan de la trame. Les cinq personnages du Projet Vache (titre actuel du projet vu que le précédent et tous ceux qui l'ont suivi n'ont jamais fait l'unanimité) sont à peu près dessinés. J'ai également opté pour une construction qui emprunte au langage cinématographique, avec des situations qui s'entrecroisent en fondu-enchaîné. Ça me permet de passer d'une situation à l'autre, sans d'ailleurs me soucier de la mise en scène, et de juxtaposer des répliques qui résonnent dans les deux situations. Je trouve les moyens de jouer avec la langue malgré tout.

    Exemple – à écrire un peu mieux ! :

    Un endroit qui ressemble davantage à un abattoir qu'à une discothèque tendance. Pendant que des clientes rendent visite à un clone de Starbuck, Yolande fait part de son plan de relance de la paysannerie au délégué à la condition paysanne.
    (...)
    LE DELEGUE – Je patauge dans le yogourt. Les paysans sont des têtes de mule. Ma mission est impossible, mais elle donne bonne conscience aux autorités. Les banlieues envahissent toujours plus les zones agricoles. Je ne fais qu'assister les perdants dans leur banqueroute. C'est ma femme qui me fait tenir. Ses câlins sont rares et pourtant, je lui offrirais la Lune. De toute façon, y en a que jamais pour les pauvres et les sidéens. Rien pour ceux qui les aident.
    YOLANDE, subitement maternelle – Tu voudrais peut-être que je te cocole ?
    LE DELEGUE – Je vous demande rien. Pourquoi vous restez ici d'ailleurs, si vous n'aimez pas le corned-beef ?
    YOLANDE – Pose ta tête ici !
    LE DELEGUE – Je vous connais à peine.
    Elle le force à l'étreindre.
    YOLANDE – Une épaule pour les nécessiteux ! C'est bien ce que tu souhaites ?
    LE DELEGUE – Si ma femme me voyait !
    YOLANDE – Tais-toi et profite un peu... Je suis là, tout va bien.
    LE DELEGUE – Vous êtes une fée ?
    YOLANDE – Touche !
    LE DELEGUE – Vous êtes sûre.
    YOLANDE – C'est bon ?
    LE DELEGUE – Aussi bon qu'un bol de lait chaud.
    YOLANDE – Ferme les yeux ! Un peu plus près ! Appuie-toi, comme un veau sur une tétine ! Oui, bouge plus ! (Elle prend une photo et repousse violemment le délégué.) Et voilà ! La main dans le sac la tête dans les seins. Maintenant, tu vas te taire et m'écouter.

    Chez le délégué et sa femme.
    LE DELEGUE – Emma, j'ai rien fait, je te jure.
    EMMA – Qu'il est bavard aujourd'hui, le sot !
    LE DELEGUE – Ne t'occupe pas de moi, ma chérie, je n'existe pas.

    Retour à l'endroit qui ressemble davantage à un abattoir qu'à une discothèque tendan
    ce.
    YOLANDE – Cesse de jouer au cochon de lait devant le boucher ! Tu veux sauver les paysans ? Alors tu dois satisfaire d'abord les paysannes. J'ai un projet pour tes vaches... (Etc. A suivre et à améliorer!)


    PRODUCTION – La distribution du Projet Vache est définitive. Quatre comédiennes et un comédien évolueront dans le Projet Vache. Nous devons encore effectuer des choix quant aux concepteurs, et notamment trouver un musicien. Le dossier de présentation est prêt, le budget également. Nous faisons les envois aux lieux de diffusion ces jours et rencontrons quelques directeurs de théâtre. Tout devrait se décider dans les semaines à venir.
    Cette fin de semaine, c'est la der de Guten Tag ich heisse Hans. Je crois qu'on lâche facilement, malgré les possibilités qu'on aurait d'exploiter un produit qui marche. On connaît les failles de ce spectacle, et on va mettre notre énergie sur le Projet Vache plutôt que sur un spectacle dont on commence à avoir fait le tour.



    votre commentaire
  • Des Vaches et des Slips de Femmes (titre provisoire)
    23 novembre 2006 – prise 3

    TOUR DE SUISSE – Depuis Neuchâtel, boucle autour des trois lacs avec escale furtive à Morat. Rien de grisant ! J'ai mis les pieds une première fois durant l'Expo 2 à Morat, alors luxuriante et effervescente. En novembre 2006, Morat a une gueule de mois de novembre.

    PROJET – Picasso a affirmé je ne sais où : « Il faut que je mette le pinceau sur la toile pour savoir ce que je vais peindre. » Pour son troisième projet, le Théâtre Extrapol endosse totalement cette incertitude artistique. Il n'y a pas de texte et l'essentiel des choix artistiques interviendra durant la semaine d'exploration en février 2006 avec toute l'équipe de création. Mais d'ici là, il faut pondre un dossier et convaincre des partenaires. Je propose donc une situation initiale qui a l'air de convenir aux autres membres d'Extrapol :

    Un accordéon et une tablée de hamburgers. Ponctuées par le Ranz des Vaches, quelques affirmations sur la vache émanent d'un club d'adoratrices des bovins dans l'attente de poser à côté d'un authentique clone de Starbuck. Jessica, aussi pertinente que Caliméro et Don Quichotte, y participe avec plus de compassion que ses comparses. Advient une joute oratoire festive et délurée. Un délégué à la condition paysanne apparaît enfin et récupère les quelques maigres billets que sont prêtes à investir les adoratrices. Une autre femme, Yolande, qui s'est tue jusqu'alors, ne se précipite pas pour admirer le clone. Le délégué profite de sa présence pour s'épancher sur l'état de la paysannerie et de la banqueroute de ses stratégies de relance... Yolande le traite de bouseux. Elle lui présente son propre plan de relance économique de l'objet vache, axé autour du slogan « Posez une vache chez vous, et votre femme sera plus belle ». Jessica livrera un combat grotesque contre ce plan jusqu'à perpétrer sur elle-même un geste de sacrifice grotesque pour sauver l'illusion que le bonheur est toujours dans le pré.

    Pas d'extrait de texte pour le moment

    PRODUCTION
    – Ecrire un dossier est fastidieux et indispensable. Le théâtre n'est pas rentable et intéresse une partie minime de la population. Pour présenter Des Vaches et des Slips de Femmes, Extrapol doit draguer des partenaires susceptibles de produire, d'accueillir et de financer ledit projet. A l'heure actuelle, seule la ville de Moutier a donné une réponse positive à la compagnie. La première de douze représentations à l'Ancien Stand de Moutier aura lieu le 30 août 2007. Extrapol entame à peine les démarches. Le temps presse. Des dizaines, voire des centaines de compagnies frappent aux portes des programmateurs avec les mêmes attentes qu'Extrapol.




    votre commentaire