Stans, c'est la Suisse centrale, dite primitive, la seule qui, à force de fantasmes et de peur de ce qui franchit la montagne, s'autorise une mythologie. Guillaume Tell veille à tous les coins de rue, garant absolu contre les envahisseurs. On est en sécurité à Stans, bien loin de l'Europe et de ses fonctionnaires. Tellement en sécurité que notre preux conseiller national Josef Zisyadis, établi dans la contrée voisine pour lutter contre l'impôt dégressif, l'aimant à ultra-riches (cf Johnny à Gstaad), a dû s'ennuyer ferme. Si Guillaume Tell laisse passer parfois quelque envahisseur, le folklore et la culture helvético-centraliste se chargent de lui indiquer le chemin du retour.

Stans, c'est la Suisse centrale, dite primitive, la seule qui, à force de fantasmes et de peur de ce qui franchit la montagne, s'autorise une mythologie. Guillaume Tell veille à tous les coins de rue, garant absolu contre les envahisseurs. On est en sécurité à Stans, bien loin de l'Europe et de ses fonctionnaires. Tellement en sécurité que notre preux conseiller national Josef Zisyadis, établi dans la contrée voisine pour lutter contre l'impôt dégressif, l'aimant à ultra-riches (cf Johnny à Gstaad), a dû s'ennuyer ferme. Si Guillaume Tell laisse passer parfois quelque envahisseur, le folklore et la culture helvético-centraliste se chargent de lui indiquer le chemin du retour.

Le travail avance. Lundi, on part en semaine de création à la Casa Pantrova, au Tessin. Tout ce que j'ai placé va inéluctablement voler en éclat. Je ne crois pas non plus à la solitude de l'auteur. La scène et le répondant d'autres sensibilités emmènent bien au-delà de ce que l'auteur aurait pu imaginer.

Voici le résumé, dans son état. Rendez-vous dans une semaine pour voir ce qu'il en est advenu !
Au pays des vaches, les paysans n'ont plus la cote. Les méthodes de redressement économique se doivent par conséquent d'être tout à fait radicales. Une illuminée fait le pari de rendre la vache aussi indispensable à tout un chacun que le matériel électronique. La vache quitte les champs bucoliques pour s'introduire dans la sphère privée et générer, dans la mouvance du développement durable, des sources d'énergie tels que le biodiesel privé et la récupération du méthane. Outre la double solution qu'elle apporte aux problèmes énergétiques et à ceux afférant à la paysannerie, cette illuminée est convaincue que la cohabitation avec une vache va susciter de la part des maris un intérêt renouvelé envers leur épouse, et ainsi redresser le déclin démographique et la décadence morale des couples. Mais c'est sans compter sur les amis des animaux et sur les groupies de la culture pop. Un combat s'instaure entre légitimité économique et droits de la nature, un combat corrompu par le pouvoir et le sexe, qui mènera jusqu'aux questions relatives à la création divine. Références de ce ring sans règles, la vache privatisée et le couple cobaye deviennent un laboratoire d'étude sur les relations humaines. Le combat débouche sur un k-o général. Les coups bas font mal et la vache ne rigole plus.

Lausanne – Château-d'Oex – Porrentruy, par le MOB
TOUR DE SUISSE – Je pratique la dérive ferroviaire. Je reconnais les points d'attache, les gares, mais pas le chemin. Les trains grimpent, se perdent dans des forêts et traversent des endroits complètement incongrus. Certes, cette dérive me calme, mais le nez collé à la vitre, je ne sais pas toujours ce que j'y cherche. Simple touriste, je visite les différentes Suisses. Je m'amuse parfois à cataloguer ce qui définit l'entité minimale commune à toute la Suisse. Il n'y a pas grand-chose. Le fait que des soldats en arme partagent les compartiments de tout un chacun et que ça ne choque personne, par exemple !... Dans la dérive, il y a la notion de hasard, et c'est peut-être celle-ci qui légitime mes voyages quasi hebdomadaires.