• Il n'y a pas de salle de spectacle dans le Jura qui soit adaptée aux exigences d'une production professionnelle. Acoustique désastreuse, visibilité nulle, habillage de la salle inexistant, le problème est le même partout. Extrapol choisit pourtant de créer tous ses spectacles au Jura, quitte à déployer une énergie considérable pour rendre des lieux d'un autre temps viables. Le Stand de Moutier n'est pas une salle de spectacle. L'infrastructure de scène et les gradins sont provisoires, mais cet espace possède une acoustique et une visibilité meilleure que partout ailleurs au Jura. Ainsi, malgré le froid qui plane jusque dans les gradins et les aléas liées à l'autoproduction, Extrapol a jeté son dévolu sur ce lieu. Je crois qu'il est simplement inspirant.

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  • Si tu as neuf ans et que tu vis à Lisbonne, tu vas au MacDonald's le dimanche.
    Si tu as neuf ans et que tu vis à Cuba, tu vas sucer la bite d'un touriste italien
    Si tu as neuf ans et que tu vis à Bruxelles, tu vas au MacDonald's le dimanche.
    Si tu vis en Bolivie, tu vas à la mine pour les Américains
    Si tu as neuf ans et que tu vis à Florence, tu vas au MacDonald's le dimanche.
    Si tu vis en Afrique, tu couds des ballons pour Nike.
    Si tu as neuf ans et que tu vis à New York, tu vas au MacDonald's le dimanche.
    Si tu as neuf ans et que tu vis en Thaïlande, tu dois te laisser enculer par un Australien.
    Après, deux avions se paient deux gratte-ciel et les gens s'en étonnent.
    Rodrigo Garcia : Tiré de L'Histoire de Ronald, le clown de McDonald's

    Je sens que ce que j'écris est proche de ceci. Mes textes traitent grosso modo des mêmes thématiques que l'Histoire de Ronald. Sauf que je choisis d'être un peu moins désespéré, donc moins provocateur, que Rodrigo Garcia – l'enfant terrible du théâtre espagnol ! – et que je trouve sa dramaturgie parfois facile. Je suis peut-être un vieux con, à peine né à l'écriture et déjà suranné, mais je me lasse de la facilité du montage. Le montage dramatique, c'est-à-dire le fait de coller des fragments d'écriture qui n'ont a priori pas de liens intrinsèques, et de déléguer le travail du sens au metteur en scène, est un refus du sens. Créer du sens dans la complexité des rapports humains et des enjeux économiques et géo-politiques actuels, c'est extrêmement difficile. Et je trouve que c'est une prise de risque plus grande.


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  • Je ne sais toujours pas si je peux me désigner comme un auteur. On n'écrit pas comme on applique une recette de fondue. Pour Vache actuelle, je n'ai aucune garantie que la sauce prenne. Pour les textes précédents, j'avais soit en Jean-Marie Piemme un référent de premier choix, soit la conviction de détenir une bonne ressource en la célèbre famille Schaudi. J'avais donc des points d'accroche pour me rassurer. Ici, Extrapol a déliré sur une vache et j'ai mis en langue et en forme ce délire. Je n'ai pas de certitude quant à l'intérêt et à la pertinence de ce que j'ai écrit. Je pourrais très facilement me laisser submerger par l'angoisse de la grande inconnue avant le couperet de la première.

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  • L'auteur et son clavier sont au chômage technique. En attendant les péripéties liées à la production, voici un bref aperçu des personnages. Histoire de montrer qu'on approche le vif du sujet.
    MADAME YOLANDE – Femme d'affaire aux mille projets qui ne reçoit que sur rendez-vous : « Dans la vie, ma biche, il faut toujours être idéaliste. Mais tu vois, j'ai du mal à imaginer le bonheur dans des sabots crottés. Alors moi, mon idéal, je le fais fructifier un max. »
    PETRONILLE – Fleur bleue puis terroriste de la bonne conscience : « La chirurgie esthétique, c'est comme les préservatifs et le blindage de la papamobile. Des remèdes qui soignent les symptômes d'un mal bien plus profond. Vous comprenez, il y a un code universel, une sorte de Cabbale que la nature utilise pour nous dire qu'elle agonise. »
    LINDA – Femme de tous les jours. Epouse de Marcel de Stutz : « Il n'y a pas de demi-pamplemousse à la carte. Bravo, Monsieur le Délégué ! Mon plan calorique est fichu. Des mois de discipline anéantis par un coup de tête ! Ce soir, on sort au Ritz ! Sais-tu combien pèse un frizzantino sur la balance de l'acidité ? Moi non plus. Je n'ai pas mes tabelles. »
    DAISY – Groupie de tout ce qui touche à la vache. Trop top ten, la fille ! « No stress ! Avec ces nouveaux roberts, ton Marcel sera un super étalon pour le tiercé Linda – Marcel – vache. Je vais faire de toi l'héroïne d'un film dont vous êtes le héros. »
    MARCEL DE STUTZ – Fonctionnaire. Délégué aux affaires agricoles. Au cas où, il apporte toujours un tupperware au bureau : « Chanté. Myosotis géranium pâquerette et cardamine / Pissenlit camélia bouton d'or et capucine / Toutes les fleurs sauf les roses, à cause des picots / Toutes les fleurs sauf les roses, trop chères au kilo... Après y a un couplet sur les teintes des robes... Non, je m'excuse, c'est ridicule ! J'aurais pas dû...


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