• A quelques jours de la première, alors que tout devrait ressembler à la forme définitive, l'équipe de Vache actuelle tire la langue. On est sur les rotules. Plus qu'un objectif en tête : tenir, jusqu'à ce samedi 25 août. Il y avait trop peu de temps pour préparer ce spectacle, mais ç'aurait été faisable avec une bonne poussée d'adrénaline. En plus du manque de temps, il y a les couacs. A croire que le mot « vache » est à bannir des scènes de théâtre, comme le mot « corde » ou comme « McBeth », tant les tuiles sont lourdes. Si on carburait à la coke, on dirait qu'on tient grâce à la poudre. Je ne sais pas ce qui la remplace. Moi-même, de par mon rôle dans ce projet, je suis le premier à avoir lâché. Déjà sous antibiotiques !

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  • Fichtre ! Il manque certainement une semaine de répétition à l'agenda pour que tout se déroule dans la sérénité et la confiance. Du coup, par manque de temps, chacun tente de tenir son bout d'os. Ou plus prosaïquement, chacun a la pétoche, personne n'a de recul, tout le monde marche aux nerfs et à l'énergie. Jusqu'à samedi prochain, c'est faisable, d'ailleurs ça commence à prendre forme, mais ce sera à l'arrachée. Je crois qu'on va finir sur les dents. On carbure déjà à l'électrique !...



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  • Ça y est ! Ils l'ont tué ! Il est content d'en avoir fini avec ce monde de retouches, de précisions, de manquements dramaturgiques. L'auteur n'est jamais aussi proche de la justesse qu'en agonisant, lorsqu'on le tanne encore pour telle virgule ou pour tel rythme, telle lourdeur. C'est comme si on lui demandait, juste avant de l'enterrer, quelque dernier secret que lui-même n'a plus envie d'apprendre à connaître.  Et pourtant, lorsqu'il aura du recul, il verra avec haine contre lui-même qu'il n'a de loin pas atteint la perfection, que son dernier râle n'a servi qu'à ajuster un tir peut-être, qu'en sait-il ? dès le départ mal dirigé.
    Soudain une libération sans clairon. Pas de rituel, juste un oubli. Les praticiens sont autonomes et l'auteur se terre. L'espace vivant et collectif de la scène lui est interdit.
    Il a souhaité qu'on le tue plusieurs fois dans ce projet. Souhaité d'en avoir terminé, d'avoir trouvé le ton juste. Aujourd'hui, il voudrait presque qu'on le prie déjà de revenir comme le sauveur
    Et moi là-dedans, je dois déjà penser aux projets suivants. La fin de mon travail sur Vache actuelle une énième petite mort. Peut-être une sempiternelle préparation, ou un apprivoisement de l'éphémère...


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  • Si je raconte ce qui me préoccupe, je risque d'être redondant. Je suis encore et encore coincé sur la fin. J'aimerais être un auteur mort auquel on ne pose plus de question sur ses virgules. Beckett, on ne l'emmerde jamais à cause d'une virgule. Son texte est parfait et personne n'a le droit d'y toucher. Pourtant, je suis sûr que lui-même y dénicherait encore des erreurs. Je suis un auteur vivant qui a fait le pari d'utiliser la scène pour avancer. Un pari lourd.
    La première semaine de répétition est visiblement celle des doutes et des approximations. La musique, la scénographie et les costumes ne sont pas arrivés. On ne sait pas vraiment à quoi ressemblera le spectacle. Les acteurs s'inquiètent de ne pas trouver leur personnage. Je crois ne pas être le seul à me demander cette semaine, alors que le monde est en vacances, pourquoi je fais ce métier.


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  • La metteure en scène présente les esquisses de costumes, ci-dessus celui de Pétronille, l'écoterroriste de notre histoire,  le concept de scénographie. On essaie le texte et les comédiennes et le comédien bombardent l'auteur de questions de sens. Sens à nouveau pas très clair sur la fin de la trame. On entre dans le vif du sujet avec la plus grande fébrilité, mais, je crois, avec confiance. On ne fait que commencer à avoir des problèmes à résoudre.

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